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Caritas in Veritate

Résumé de l'encyclique de Benoît XVI Caritas in Veritate (L'Amour dans la Vérité)

Dans son encyclique Couverture Caritas  
Dans son encyclique "L'Amour dans la Vérité", Benoît XVI donne une réponse de l'Eglise à la question du développement humain dans le cadre de la mondialisation.
Dans son encyclique "L'Amour dans la Vérité", Benoît XVI donne une réponse de l'Eglise à la question du développement humain dans le cadre de la mondialisation.
 

Caritas in Veritate

"L’Amour dans la Vérité"

 

SS. Benoît XVI

 

   

 

 

 

 

Pourquoi " L'Amour dans la Vérité "
 

L’Amour dans la Vérité est une encyclique adressée à tous les hommes de bonne volonté sur " le développement humain intégral dans la charité et dans la vérité ".

 

 L’idée essentielle de cette encyclique est que
  L’Amour dans la Vérité… est la force principale qui permet le développement de chaque personne et de l’humanité tout entière.
C’est une force qui pousse les personnes à s’engager avec courage et générosité dans le domaine de la justice et de la paix.
Cette force trouve son origine en Dieu, AMOUR ÉTERNEL et VÉRITE ABSOLUE.
   

 Notre vocation est d’aimer nos frères mais d'un amour compris et pratiqué à la lumière de la vérité. En effet, sans vérité, l’amour bascule dans le sentimentalisme, il est la proie des émotions et des opinions subjectives.

La doctrine de l’Eglise nous enseigne en effet que la charité est un amour reçu et donné. Sa source est l’amour trinitaire. Dans la Trinité, le bonheur de chaque personne est de faire le bonheur des 2 autres. Nous sommes donc appelés à devenir, nous aussi, les instruments de cet Amour, en nous mettant au service des autres, car chacun ne peut donner que ce qu’il a tout d’abord reçu de Dieu. Cette vérité doit libérer des intérêts privés et des appétits de pouvoir, qui désagrègent la société.
L’amour dans la vérité est un grand défi pour l’Eglise à une époque où la mondialisation généralisée risque de ne pas être maîtrisée, ou de ne pas l’être avec le souci du bien commun équitable pour tous.
L’Eglise n’a pas de solutions techniques, elle a toutefois une mission de vérité à remplir. Et c’est pour accomplir cette mission de vérité que Benoît XVI a écrit son encyclique " L'Amour dans la Vérité " (Caritas in Veritate), dans le prolongement de celle publiée en 1967 par Paul VI, "Le Développement des Peuples" ( Populorum Progressio). 
 
 
Le message de Paul VI dans " Le Développement des Peuples "
 
Dans son encyclique, Paul VI, fidèle à Vatican II, nous faisait part de deux grandes vérités :
1.         « l’Eglise tend à promouvoir le développement intégral de l’homme quand elle annonce (par la prédication), célèbre (par la liturgie) et met en œuvre (dans la charité).
2.          « Le développement authentique de l’homme concerne la totalité de la personne dans chacune de ses dimensions » y compris dans sa dimension éternelle. Cela signifie que, sans la perspective d’une vie éternelle, le progrès humain demeure enfermé à l’intérieur de l’histoire, il risque de se réduire à la seule production de biens matériels.
 
Dans cette encyclique, Paul VI dénonce l’idéologie technocratique qui laisse croire que le progrès technique va résoudre tous les problèmes et qu'il suffit à nous rendre heureux.
 
Il nous dit que servir le développement est une vocation. C’est un appel de Dieu qui réclame de nous une réponse libre et responsable. Chacun de nous demeure l’artisan principal de la réussite du développement, de la lutte contre le sous-développement.
 
Le développement doit être intégral, c’est-à-dire « promouvoir tout homme et tout l’homme. La charité occupe dans le développement une place centrale : la société de plus en plus globalisée nous rapproche, mais elle ne nous rend pas frères. C’est par le Christ que nous apprenons à le devenir !
 
… D’où l’urgence de réponses courageuses pour faire reculer les injustices.
Tel était le message de Paul VI,  que Benoît XVI entend actualiser dans son encyclique «  Caritas in Veritate »
 
 
Le message de Benoît XVI dans " L'Amour dans la Vérité "
 
1  Les problèmes du développement humain aujourd’hui
 
Dans son encyclique, Benoît XVI passe tout d’abord en revue quelques-uns des problèmes nouveaux apparus depuis l'encyclique de Paul VI.
Certes depuis Paul VI il y a eu du développement, des milliards de personnes ont été libérées de la misère, mais restent des problèmes dramatiques, accentués par la crise mondiale.
  •  Les inégalités
Comment faire à l’heure où la richesse mondiale grandit en terme absolu, mais où les inégalités augmentent, dans les pays riches comme dans les pays pauvres ?
  •  Le pouvoir de l'argent et la précarité de l'emploi
Au temps de Paul VI, les Etats pouvaient encore fixer les priorités de leur économie ; ce n’est plus vrai ! Aujourd'hui, ce sont les financiers et les investisseurs internationaux qui imposent leur loi. Les pays riches ont recherché les lieux de production à bas prix en délocalisant ; le monde du travail en est déréglé. La menace sur les droits des travailleurs est accentuée, les systèmes de sécurité sociale sont  fragilisés, les organisations syndicales affaiblies, les réseaux de solidarité submergés.
La mobilité du travail qui peut avoir des effets positifs, peut aussi fragiliser les rapports familiaux. Il y a aussi le chômage qui mine les personnes.
  •   Le nivellement culturel
Les échanges culturels augmentent, ce qui est une bonne chose mais avec le risque d’homogénéiser toutes les cultures, de favoriser un nivellement culturel des comportements et des styles de vie.
  •  La faim

La faim fauche encore de très nombreuses victimes. Il manque une organisation des institutions économiques qui soit en mesure de faire face aux besoins primaires et aux urgences provoquées par des causes naturelles

 

  • Le respect de la vie

La pauvreté provoque encore un taux élevé de mortalité infantile, dans d'autres pays ce sont les problèmes liés à l’avortement, l’euthanasie… La recherche scientifique doit s'accompagner d'une évaluation morale, sinon le développement intégral de l’homme n'est pas atteint. 

  •  La liberté religieuse

Dans certains pays le fanatisme religieux empêche le droit à la liberté religieuse, dans d'autres on impose un athéisme pratique.    

 

 40 ans après l'encyclique de Paul VI, Populorum Progressio, certaines régions sont restées dans leur misère, et même se trouvent dans une misère aggravée. Apparaissent de nouvelles formes de colonialisme et de dépendance à l’égard des pays dominants. La nouveauté majeure est l’interdépendance planétaire, qu’on appelle mondialisation. Sans l’amour dans la vérité, cet élan planétaire risque de provoquer de nouvelles fractures au sein de la famille humaine.

 

2   Fraternité et  développement économique
 

     L'homme moderne est parfois convaincu d'être le seul auteur de sa vie. Certains ne voient donc leur bonheur que dans la richesse matérielle. Ils veulent que l'économie soit libérée de toute influence morale. Or seule la charité peut faire de notre société une communauté fraternelle.

 

  • Le marché doit permettre d'ouvrir des espaces de solidarité gratuite pour permettre le développement durable des pays pauvres.

     

  • Le marché doit aussi permettre le commerce équitable (les producteurs reçoivent un juste prix) et l'économie solidaire (des producteurs s'associent dans un but social et non pour le seul profit).

     

  • De nouvelles formes d'entreprises doivent voir le jour, qui ne tiennent pas compte seulement des intérêts des actionnaires, mais aussi des travailleurs.

     

  • Les délocalisations ne doivent pas seulement exploiter une main d'œuvre à bon marché mais assurer une formation et un développement durable.
Benoît XVI dit non au fatalisme face à la mondialisation. Elle est inéluctable mais elle peut et elle doit être maîtrisée car derrière tout processus socio-économique, il y a une réalité humaine.
 
 
3 Développement des peuples, droits et devoirs, environnement
 
La solidarité n'est pas optionnelle, c'est un devoir et aussi une sagesse. Sans la conscience des devoirs, les droits deviennent arbitraires, décidés par des majorités fluctuantes. Benoît XVI rappelle nos devoirs essentiels :
  • La sexualité ne doit pas être détournée de son but premier qui est la procréation. La baisse de la natalité n'est pas une bonne chose. C'est la vitalité d'un peuple qui est en jeu.

     

  • L'économie a besoin de l'éthique : Par exemple, il faut encourager les banques qui proposent des investissements éthiques, des microcrédits… encourager les entreprises qui utilisent une partie de leurs profits pour réaliser des objectifs humains et sociaux.

     

  • Il faut réclamer la transparence de la part de toutes les organisations qui prétendent faire une œuvre humanitaire…

     

  • Il faut respecter l'environnement : la nature doit être exploitée avec sagesse par tous et de façon équitable pour tous.

     

  • L'Église a une responsabilité envers la création. Elle doit surtout protéger l'homme de sa propre destruction, en protégeant la nature de façon globale : la conception non artificielle, le fait que les embryons ne soient pas sacrifiés pour la recherche… On ne peut exiger l'écologie pour l'environnement et négliger l'écologie pour les personnes.

La source ultime de la Vérité et de l'Amour est en Dieu. Nous n'avons pas à fabriquer la Vérité et l'Amour : ils nous sont donnés.

 

 

4 La collaboration de la famille humaine

 
     La pauvreté la plus profonde est celle de ne pas être aimé. Refuser l'amour de Dieu est une fermeture originelle tragique : L'homme pense se suffire à lui-même. Or ce n'est pas en s'isolant que l'homme se valorise et trouve le bonheur, c'est en se mettant en relation avec les autres et avec Dieu, en formant une seule famille où la solidarité l'emporte sur la marginalisation.
     Dans la révélation chrétienne, la relation entre les hommes est un élément essentiel : elle est éclairée par la relation entre les 3 personnes de la Trinité, relation totale et transparente. Et Dieu veut nous associer à cette réalité de communion.
     C'est pourquoi Dieu doit avoir sa place dans la sphère publique… Les chrétiens doivent unir leurs efforts avec tous les hommes de bonne volonté, qu'ils soient croyants ou non croyants. Le développement n'est pas seulement économique, il est aussi culturel et humain.
     Et c'est au nom de la foi chrétienne que Benoit XVI affirme qu'il faut promouvoir un meilleur accès à l'éducation, veiller à ce que le tourisme international ne soit pas dans certains cas l'occasion d'avilir l'homme, harmoniser les lois internationales qui contrôlent les flux migratoires, améliorer les lois du travail…

     Enfin, alors que se développe de façon irrésistible l'interdépendance mondiale, Benoît XVI signale l'urgence de la réforme des Nations Unies, de même que celle de l'architecture économique et financière internationale. Il faut une véritable autorité politique mondiale, pour travailler à un développement intégral de l'homme qui s'inspire des valeurs de l'amour et de la vérité.

 

 
CONCLUSION
 

     Sans Dieu, l’homme ne sait où aller et ne parvient même pas à comprendre qui il est. Pour dépasser le découragement et le défaitisme devant la mission de servir le développement intégral, le croyant entend de Jésus : «  Sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jn 15,5) et « Je suis avec vous jusqu’à la fin… » (Mt 28,20) Là est la source de nos énergies nouvelles. Charité et Vérité se reçoivent de Dieu. S’ouvrir à Dieu, c’est s’ouvrir aux frères ! L’amour de Dieu nous donne le courage d’agir et de persévérer.

 

                                                                                       Benoît XVI

                                                                                                    

                                                                                                      (Résumé de Gérard Pique)

 

 

 

Article publié par Gérard PIQUE • Publié le Vendredi 12 février 2010 • 7111 visites

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