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Le Congo. Si grand, si beau, si riche… Si pauvre !

L'abbé Paul Iwanga nous ouvre les yeux et éveille notre coeur.

Vendredi 22 mars 2019, dès 18 h 30, salle des Italiens à Pecquencourt, il y a foule pour la rencontre de Carême autour du CCFD. Nous sommes réunis autour de l’abbé Paul Iwanga, qui vient nous parler de son pays : la République Démocratique du Congo.

Après une présentation de la soirée par Geneviève Caudrelier au nom de l’équipe CCFD, Paul prend la parole. Il nous présente ce pays grand comme 5 fois la France : 2 500 000km². 80 millions d’habitants. Traversé par l’équateur, le climat est tropical et sec au sud, où forêt et savane boisée se succèdent, équatorial et humide au nord avec une forêt dense. C’est un pays irrigué par le fleuve Congo, long de 4 700 km (« La Seine, à côté, c’est un ruisseau ! », plaisante Paul…) et où coulent beaucoup de cours d’eau.
Le Congo, c’est 40% des eaux douces d’Afrique. De septembre à mi-mai, c’est la saison des pluies, puis vient la saison sèche où les températures sont douces.

C’est un pays chrétien très pratiquant. Les diocèses sont vastes : celui de Kikwit d’où vient notre ami Paul couvre 73 000 km² (à titre de comparaison celui de Cambrai : 3 420 km² ; l’Ile de France : 12 012 km²). Une paroisse, c’est 60 à 70 villages, parfois distants de 100 ou 120 km. Les célébrations, telles que les confirmations ou les Rameaux, çà se passe au stade car les églises sont trop petites !

Le Congo, ce sont aussi des richesses : bois bien sûr, mais en sous-sol, il y a des minerais, de l’or, du cobalt, du fer, du manganèse, des diamants… Mais le sous-sol appartient à l’Etat.

Ainsi, à Kananga, le diocèse avait un hôpital, sous lequel a été découvert de l’or. Le diocèse souhaitait maintenir en place l’hôpital, l’Etat voulait exploiter son gisement. Après moult discussions, le diocèse a obtenu de faire reconstruire l’hôpital ailleurs.

Un pays riche. Mais alors, et la population ?

Au Congo, il y a des riches très riches… Et il y a des pauvres très pauvres.
Paul nous dit « Ils ne sont même pas pauvres. Ils sont encore bien en-dessous des pauvres ! ». 68 % des Congolais vivent avec moins d’un euro par jour. Le pays est exploité par les puissances et multinationales étrangères : Etats-Unis, Canada, Australie, Royaume-Uni, Allemagne… France.
La scolarité est à plusieurs vitesses dans ce pays. L’école est très chère et peut coûter 120 dollars par an (110 €), quand les familles en gagnent difficilement 100. Dans l’est du pays, où les mines sont le plus présentes, les enfants ne vont pas beaucoup à l’école (et encore moins les filles), mais sont exploités pour les besoins de cette industrie.

Pourtant Paul en est persuadé : c’est l’éducation qui peut les sortir de cela. Alors, l’Eglise essaye de pallier, en matière d’éducation bien sûr, mais aussi de santé. Dans la région de Kikwit, l’Etat possède 2 hôpitaux, pour 1 million d’habitants. Le diocèse en a 5.

Forte de ce témoignage, l’équipe CCFD du doyenné a décidé cette année de mettre l’accent sur le Congo. Pour cela, plusieurs chantiers ont été retenus qui semblent encore plus importants que les autres :

  • la création de 4 mutuelles pour les habitants autour de Kikwit, pour permettre aux familles d’être déchargées d’une partie des dépenses de santé, lorsqu’un évènement imprévisible survient. Et dans le pays, le virus Ebola, la fièvre typhoïde, la poliomyélite… sont des menaces fréquentes.
  • Au Nord-Kivu, le soutien à l’organisation Uwaki Nord-Kivu qui met en valeur les savoirs faire locaux et diffuse les connaissances pour répondre aux enjeux de sécurité alimentaire et renforcer la place des femmes paysannes dans les sociétés rurales (formation aux techniques de compostage, de conduite de pépinière pour permettre le reboisement et le développement de l’agroforesterie, d’association élevage-agriculture.
  • Et enfin, un chantier que Paul a personnellement mis en route : le projet d’élargissement des capacités d’accueil du centre social de Kikwit/Potopoto, qui accueille de jeunes filles-mères dont le nombre est en augmentation depuis quelques mois. Le diocèse ne veut laisser personne de côté, mais les moyens ne suivent pas. Ils ne veulent pas d’argent qui transiterait sur divers comptes avant de leur arriver tardivement. Ils veulent du concret : des équipements, notamment pour l’option coupe et couture, ils ont besoin de machines à coudre et des surjeteuses (2 au moins). Neuves ou d’occasion.

La balle est dans notre camp. A nous de la saisir !

Article = Marie-Hélène Dupuis
Photos = Jean-François Gros

Article publié par Doyenné de l'Ostrevant • Publié le Samedi 23 mars 2019 • 2650 visites

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