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De la douleur à la parole : l’Église poursuit sa réforme à Lourdes

Comme annoncé en mars 2023, deux ans et demi après la publication du rapport Sauvé, les évêques de France ont dressé un bilan de leur engagement dans la lutte contre les abus au sein de l’Église. Lors de leur assemblée plénière à Lourdes du 28 avril au 2 mai, les deux premiers jours ont été entièrement consacrés à ce sujet crucial. Parmi les participants figuraient Monseigneur Dollmann, archevêque de Cambrai, ainsi que Pierre Hégo, diacre, chancelier du diocèse et membre de la cellule d’écoute. Cette rencontre a permis d’évaluer les avancées, les défis à relever et les enjeux d’une réforme en profondeur.

À l’invitation des évêques, près de 300 personnes – victimes isolées ou en collectif, représentants diocésains, laïcs, membres du clergé, religieux et religieuses, experts et acteurs associatifs – se sont réunies à la Cité Saint-Pierre. Trois demi-journées riches d’ateliers, tables rondes, témoignages et même un ciné-concert consacré à l’amnésie traumatique ont jalonné l’événement.

« L’ambiance était marquée par une volonté commune de travail, d’écoute bienveillante, d’expertise et d’exigence », témoigne Pierre Hégo. Le chancelier souligne la qualité des intervenants, tous dotés d’une solide expérience professionnelle, ce qui renforce la crédibilité de la démarche engagée par l’Église : « Le chemin est long, mais la pédagogie est essentielle : ce que nous mettons en place pourrait inspirer d’autres institutions. »

Parmi les avancées notables, Pierre Hégo cite la charte de la bientraitance adoptée en 2021 pour protéger les mineurs, ainsi que la généralisation du celebret, document attestant qu’un clerc est autorisé à exercer son ministère.

Même si les témoignages récents, comme dans l’affaire Bétharram, rappellent la gravité des faits, ils s’inscrivent désormais dans une dynamique de vérité. « Le thème d’un atelier disait tout : Du silence à la vérité », insiste Pierre Hégo. À Lourdes, il a pu échanger avec ses homologues d’autres diocèses et conclut sur cette note d’espérance : « L’Église aborde désormais cette lutte sans tabou, avec sérieux et liberté »

 

A lire également sur Internet le dossier : « Contre les violences sexuelles, que fait l’Eglise aujourd’hui ? »

 

 


 

Lutte contre les abus : une cellule diocésaine d’écoute et d’orientation

 

Dans le diocèse de Cambrai, la cellule d’accueil et d’écoute pour les personnes victimes de violences sexuelles dans l’Église existe depuis trois ans. C’est l’occasion de rappeler son rôle, sa composition et ses missions.

Qu’est-ce qu’une cellule d’écoute ?

Il s’agit d’un dispositif mis en place par l’évêque pour accueillir et accompagner les victimes de violences sexuelles perpétrées par des membres du clergé ou des laïcs en mission ecclésiale. Elle est joignable par téléphone, mail ou courrier et peut être sollicitée par toute personne ou autorité concernée.

Dès 2015, une première cellule a été créée dans les trois diocèses de la province en partenariat avec l’URSAVS et le CHU de Lille. La cellule actuelle du diocèse de Cambrai a vu le jour le 19 mai 2022, deux mois après la signature d’un protocole avec le parquet.

Qui en fait partie ?

Conformément aux recommandations de la Conférence des évêques de France (CEF), l’équipe est pluridisciplinaire : hommes, femmes, clercs, laïcs, issus du social, du droit, de la santé ou de la pastorale. À Cambrai, quatre personnes composent actuellement cette cellule :

  • Monique Godin, ancienne DRH, engagée dans le Secours Catholique et l’aumônerie hospitalière ;
  • Marie-Andrée Carlier, ex-infirmière et militante contre l’illettrisme ;
  • Pierre Hégo, chancelier et coordinateur de la cellule ;
  • Père Christophe Decherf, vicaire général.

Deux autres laïcs ont précédemment œuvré au sein de la cellule avant de se voir confier d'autres responsabilités.

Quelles sont ses missions ?

L’écoute est la première mission : accueillir la parole des victimes avec bienveillance et discernement. Puis vient l’orientation : diriger la personne vers des structures compétentes, comme l’INIRR (Instance nationale indépendante de reconnaissance et réparation), ou vers des groupes de victimes. Un accompagnement spirituel, médical ou psychologique peut également être proposé, avec des professionnels formés.

Que se passe-t-il après un signalement ?

Dès la réception d’un signalement, la cellule contacte rapidement la personne pour convenir d’un rendez-vous d’écoute d’environ 1 h 30, dans le lieu de son choix (archevêché, maison diocésaine, lieu neutre), avec les écoutants de son choix (homme/femme, clerc/laïc). Cet échange a lieu en binôme, sauf refus de la victime. Un compte-rendu est rédigé, et une attestation de rencontre peut être délivrée.

 


Pour contacter la cellule d’écoute du diocèse de Cambrai :
06 26 22 43 03
ecoute.victimes@cathocambrai.com

 

Article publié par Service communication • Publié le Mercredi 07 mai 2025 • 107 visites

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