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Livre : "Foi et univers", du père Jacques Bernard

Recension di livre du pére Jacques BERNARD (prêtre du diocèse de Cambrai)

Foi et univers, Ed. Parole et Silence, 2023

 

Après de nombreux ouvrages universitaires ou grand public et dans la foulée d'une vie bien remplie, le père Jacques Bernard (né en 1935) vient de publier « Foi et univers » aux Editions Parole et Silence (804p., 43 €, décembre 2023).

La renommée de l'auteur n'est plus à faire. Le livre est préfacé par le cardinal Lacroix, archevêque de Québec, par Monseigneur Dollmann, archevêque de Cambrai et par Patrick Scaulfaire, président-recteur de l'université catholique de Lille.

Spécialiste de l'Ecriture Sainte, l’œuvre pastorale de Jacques Bernard s'est notamment concrétisée par l’Ifac (Institut de catéchèse pour adultes, formant des catéchistes) et par l'association Mess’Aje agissant - par ses catéchistes - sur le terrain pastoral. Pédagogique, le livre se déroule sous forme d'interviews.

Très intéressant, le chapitre premier est d'abord une biographie de l'auteur, très concrète et émouvante. Celles et ceux qui ont eu le bonheur de côtoyer Jacques Bernard s'y retrouveront ! Les autres apprendront beaucoup de choses. Il s'agit du cheminement de l'auteur dans lequel toute son œuvre se trouve en germe.

Ce qui peut paraître complexe au premier abord comme « les seuils de la foi » est ici explicité par des images suggestives. Après « seuil », nous avons ainsi : la montgolfière, la télécabine, le sous-marin, le raton laveur, les écluses, l'échelle de Jacob pour aboutir à la pluie d'étoiles.

Chemin faisant, pour aborder le péché originel (en relation avec le Christ qui précisément est le Sauveur), nous avons également les présentations du péché des origines, du péché des Anges et même du péché des veaux (le « veau d'or » de l'Exode) qui se retrouve en d'autres époques et circonstances.

D'autres images pédagogiques nous sont données comme le caméléon, le tapis volant ou encore « les eaux mêlées des écluses et des marées ».

En tout ceci, le père Bernard ne craint pas de s'affronter à la science physique la plus récente (« univers » est dans le titre de son ouvrage) de même qu'à la critique historique la plus moderne : Genèse, Exode ? C'est plutôt le cantique de Débora dans le livre des Juges ou encore le psaume 68 (67), cher aux Huguenots sous les dragonnades de Louis XIV, qui serait le document le plus ancien historiquement. Dans sa réforme du 7e siècle avant J-C, le roi Josias pourrait être considéré comme le rédacteur de toute la Bible.

De même, spécialement pour l'Ancien Testament, est nécessaire la compétence du père Bernard pour discerner, dans les différentes strates des textes, ce qui est la part de l'histoire et la part de la relecture de la foi. Cela étant, pour l'une comme pour l'autre, la validité spirituelle et mystique est indéniable. Sont ainsi considérés tous les récits bibliques de la Première Alliance ; et ceci dans le contexte historique et géographique des nations païennes, de la Perse à la Grèce en passant par l'Égypte et Babylone.

Nous parvenons ainsi, dans les dernières pages, au Nouveau Testament. Les textes de Qumran sont d’abord examinés ; puis, plus longuement, le prologue de Saint Jean en relation aussi aux affirmations de Saint Paul. Le bien-fondé et la richesse de l'Evangile de Jean sont soulignés : de la Fête des Tentes jusqu'au récit de la Passion-Résurrection en passant notamment par le discours sur le Pain de Vie.

En « guise d’épilogue », le père Bernard nous invite par exemple à méditer le récit des pèlerins d’Emmaüs, la place déterminante de Marie Mère de Dieu, l’Ave Maria et le Pater Noster sur fond de la Divine Trinité.

 

Il est évidemment impossible de résumer une telle œuvre et de rendre compte dans le détail d'une telle richesse ! La perspective de tout l'ouvrage est de montrer que l'océan immense de la foi biblique, dans ses flux et reflux, au gré des marées tumultueuse des trois religions monothéistes qui s'en inspirent de façon différenciée, vient humblement s’incliner au pied de l'Amour Créateur.

Denis Lecompte

Article publié par Service communication • Publié le Mardi 02 janvier 2024 • 471 visites

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