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Lundi (5ème Semaine)

La femme soupçonnée de péché

Évangile de Jésus-Christ selon St Jean 8,1-7.10-11
 

Jésus s'était rendu au mont des Oliviers ; de bon matin, il retourna au Temple. Comme tout le peuple venait à lui, il s'assit et se mit à enseigner. Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu'on avait surprise en train de commettre l'adultère. Ils la font avancer, et disent à Jésus : « Maître, cette femme a été prise en flagrant délit d'adultère. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, qu'en dis-tu ? » Ils parlaient ainsi pour le mettre à l'épreuve, afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus s'était baissé et, du doigt, il traçait des traits sur le sol. Comme on persistait à l'interroger, il se redressa et leur dit : « Celui d'entre vous qui est sans péché, qu'il soit le premier à lui jeter la pierre. »…… Il dit à la femme : « Alors, personne ne t'a condamnée ? »  Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »

 

A un titre ou à un autre, j'ai été partie prenante d'une telle scène comme accusateur, comme témoin ou comme victime.

L'important  maintenant est de revivre la scène en présence de Jésus.

La victime : Peut-être puis-je accepter de me souvenir d'une scène d'accusation que j'ai vécue comme victime... Qu'est-ce qui remonte à ma mémoire ?

Peut-être suis-je seulement sous le regard de ma propre conscience qui m'accuse et me désespère.

Les scribes et les pharisiens : Qu'y a-t-il dans le cœur des accusateurs ?   De tous les accusateurs ? Qu'y a-t-il dans mon cœur quand j'accuse les autres ?

Jésus : Que fait-il ? son attitudes ses gestes, son silence. Je retiens cette phrase : "Femme ...moi non plus je ne te condamne pas. Va et désormais ne pèche plus."

Jésus est le seul juge. Il fait passer chacun du souci de l’observance de la Loi à la vérité de sa conscience.

Je suis devant Lui.  Il me dit :"Va et désormais ne pèche plus".

 

Sortir du bourbier.

 

Quand on est bien abandonné à Dieu, on est aussi tranquille sur le passé que sur l’avenir. On suppose de soi tout le pis qu’on peut en supposer, mais on se jette aveuglément dans les bras de Dieu ; on s’oublie, on se perd, et c’est la plus parfaite pénitence que cet oubli de soi-même : car toute la conversion ne consiste qu’à se renoncer pour s’occuper de Dieu.

Vous sentirez par expérience combien ce retour simple et paisible vous facilitera votre correction, plus que tous les dépits sur les défauts qui vous dominent. Soyez seulement fidèle à vous tourner simplement vers Dieu, dés le moment que vous apercevez votre faute. Vous aurez beau chicaner avec vous-même, ce n’est point avec vous que vous devez prendre vos mesures. Quand vous vous grondez sur vos misères, je ne vois dans votre conseil que vous seul avec vous-même. Pauvre conseil, où Dieu n’est pas !

Qui vous tendra la main pour vous sortir du bourbier ? Sera-ce vous ? Hé ! C’est vous-même qui vous êtes enfoncé, et qui ne pouvez en sortir. De plus, ce bourbier, c’est vous-même ; tout le fond de votre mal est de ne pouvoir sortir de vous. Espérez-vous d’en sortir en vous entretenant toujours avec vous-même et en nourrissant votre sensibilité par la vue de vos faiblesses ?  Vous ne faites que vous attendrir sur vous-même par tous ces retours. Mais le moindre regard de Dieu calmerait bien mieux votre cœur troublé par cette occupation de vous-même. Sa présence opère toujours la sortie de soi-même, et c’est ce qu’il vous faut. Sortez donc de vous-même et vous serez en paix. Mais comment en sortir ? Il ne faut que se tourner doucement du côté de Dieu et en former peu à peu l’habitude par la fidélité à y revenir toutes les fois qu’on s’aperçoit de sa distraction.

 
Fénelon  Instructions et avis sur divers points de la morale et de la perfection chrétiennes (XIV)

Article publié par Service Initiation chrétienne • Publié le Dimanche 13 mars 2005 - 12h17 • 2438 visites

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