Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare, celui qu'il avait ressuscité d'entre les morts. On donna un repas en l'honneur de Jésus. Marthe faisait le service, Lazare était avec Jésus parmi les convives. Or, Marie avait pris une livre d'un parfum très pur et de très grande valeur ; elle versa le parfum sur les pieds de Jésus, qu'elle essuya avec ses cheveux ; la maison fut remplie par l'odeur du parfum. Judas Iscariote, l'un des disciples, celui qui allait le livrer, dit alors : « Pourquoi n'a-t-on pas vendu ce parfum pour trois cents pièces d'argent, que l'on aurait données à des pauvres ? » Il parla ainsi, non parce qu'il se préoccupait des pauvres, mais parce que c'était un voleur : comme il tenait la bourse commune, il prenait pour lui ce que l'on y mettait. Jésus lui dit : « Laisse-la ! Il fallait qu'elle garde ce parfum pour le jour de mon ensevelissement. Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m'aurez pas toujours. »
Contempler l’attitude de cette femme qui honore ainsi le corps de Jésus : voir ses gestes, ses mains inclinant le flacon, son visage de grave tendresse ; sentir l’odeur qui se répand et qui demeure… Profusion d’amour ! Et regarder Jésus qui se laisse faire.
À l’opposé, Judas, figure de la trahison, du mensonge et de la duplicité de cœur. Sa conscience est divisée : il est présent et en même temps à mille lieux de ce qui se passe en vérité.
Entendre la parole de Jésus : il lit dans le geste de Marie un geste d’amour, de vie, et il dit à Judas en quelque sorte : Marie ne sait pas encore qu’elle accomplit le rite de mes funérailles, mais toi, tu peux le savoir parce que tu veux me tuer…
Douceur et gravité. Rester là dans cet affrontement du mensonge et du don