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Deux mille ans d'histoire

On ne peut comprendre la longue histoire de ce Diocèse sans qu'aient été d'abord très succinctement évoqués les contextes politique et religieux dans lesquels il a pris naissance, puis évolué au cours du moyen âge.

BAVAY : LA CAPITALE DES NERVIENS

 

On ne peut comprendre la longue histoire de ce Diocèse sans qu'aient été d'abord très succinctement évoqués les contextes politique et religieux dans lesquels il a pris naissance, puis évolué au cours du moyen âge. L'on sait qu'avant la conquête de César (57 av J.C.), les Belges, qui s'étaient installés au nord de la Gaule un siècle plus tôt, représentaient les premiers peuples germaniques les plus méridionaux et les plus civilisés, en contact avec les Celtes, dont ils étaient culturellement très proches. Politiquement, ils vivaient en tribus réunissant un ensemble de familles obéissant aux mêmes chefs. Il y avait les Eburons en Ardenne, les Nerviens entre la haute vallée de l'Escaut et le cours presque entier de la Sambre, les Atrébates dans la vallée de la Scarpe, les Morins dans le Boulonnais et le Calaisis, les Ménapes en Flandre et en Campanie. S'agissant des Nerviens, peuple qui nous intéresse prioritairement, les Romains, malgré la résistance acharnée qui leur avait été opposée, leur accordèrent des privilèges, et la « Pax romana » s'installa dans leur pays. Sous l'empereur Auguste, la Nervie devint une « civitas », avec Bagacum (Bavay) comme capitale. Cette cité, dans laquelle Tibère fit une entrée solennelle en l'an 12, allait connaître un développement considérable aux 1er et 2e siècles. En effet, elle occupait une situation stratégique déterminante, compte tenu des voies de communication romaines qui s'y croisaient, et des entrepôts militaires qui y étaient installés. Il s'agissait d'une véritable plaque tournante, reliée aussi bien aux ports de la Manche qu'à la Gaule du sud et du centre, ou à la métropole de Germanie qu'était alors Cologne. Bavay s'agrandit considérablement sous les Flaviens (69 à 96), et l'empereur Trajan y fit édifier d'importants monuments vers la fin du premier siècle. Après une première invasion barbare (les Chauques, vers 174, qui franchirent le Rhin et brûlèrent Arras), c'est vers 275, à la mort de l'empereur Aurélien, qu'une seconde vague déferla, notamment composée d'Alamans et de Francs, qui dévastèrent de nombreuses villes, dont une première fois Bavay. La paix étant peu à peu revenue, on se mit alors à entourer les villes de murailles, transformant les cités ouvertes dans le haut empire en cités fortifiées.

 

 

Crypto-portiques de la ville romaine Crypto-portiques  
Crypto-portiques de la ville romaine
Crypto-portiques de la ville romaine

Ainsi par exemple à Bavay, des fouilles ont permis de constater que de nombreux matériaux furent pris dans des édifices publics ravagés au IIIème siècle pour construire une muraille de défense. Le IVème siècle donna naissance à de véritables places fortes, comme à Famars (Fanum Martis), déjà préfecture militaire, où des fouilles ont révélé la présence de plus de 30 000 médailles, allant de César à Constantin. En même temps que s'opérait un redressement économique, la partie nord de la Gaule bénéficiait d'une administration plus étroite. En effet, les cités des Morins, des Ménapes, des Atrébates et des Nerviens firent désormais partie d'une nouvelle province, la « Belgique seconde », dont la capitale était Reims. Bavay demeura cependant la capitale des Nerviens.

 

 

ELOI LESUR

Article publié par Michel Dussart • Publié le Jeudi 15 décembre 2005 • 7149 visites

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