retour  Histoire et situation du diocèse -  Église Catholique -  Diocèse de Cambrai
account_circle

2 - La compagnie des mines d'Anzin

Si elle a vu le jour avant la Révolution, la véritable épopée de charbon ne se concrétise qu'à la fin de l'Empire.  A partir de 1820, sondages de terrain  et  exploitation se multiplient sur tout le territoire de la concession.

 

Après les déboires de 1823 et 1824 aux fosses d’Abscon, la Compagnie décide d’exploiter intensivement le sous-sol du Denaisis qui s‘est révélé prometteur. Elle ouvre de multiples fosses entre 1826 et 1831, à Denain et aux environs : Villars, Turenne, Bayard, la Pensée et autres. Le filon est de plus en plus dense et affleure le sol.

 

Une fosse est ouverte en 1836. Elle prend le nom de puits Renard. Celui-ci sera le support du roman Germinal de Zola et le poète patoisant Mousseron «Cafougnette » y travaillera pendant 46 ans.

 

A partir de là, des puits prolifèrent dans tout le Valenciennois ; St Waast (Réussite, Régie), Anzin (St Louis) Escaudain (St Mark). La Compagnie  se place au premier rang en  France, sur le plan de la production.

Mais sa prépondérance se voit  déjà contestée par la concurrence  des charbons belges et également par celle de Compagnies qui se créent à sa périphérie. Surtout une puissante consœur  voit le jour à l’ouest de la concession : Aniche.

 

Les forages s'intensifient, la  concurrence se renforce, les idées neuves fusent

 

La fièvre du charbon s’est emparée de la Société française qui, dans le milieu du 19° siècle, s’ouvre à l’industrialisation. L‘exploitation intéresse de plus en plus de Sociétés de Recherche, financées par des industriels ou négociants fortunés qui investissent dans l’avenir du  combustible.  Les sondages se multiplient dans les régions non concédées.

 

 

Centre historique minier du Nord Pas de Calais Lewarde Mine  
Centre historique minier du Nord Pas de Calais Lewarde
Centre historique minier du Nord Pas de Calais Lewarde

 

 

C’est ainsi que fort des résultats probants en 1829, dans un territoire convoité par Anzin au sud de sa concession, une Société d’exploitation  se crée. Elle prend nom Compagnie des Mines de Douchy. Elle fait venir un Ingénieur intelligent et audacieux, C Mathieu qui n’est autre que le descendant d’un promoteur de la Compagnie d’Anzin, à ses débuts. Des puits sont aussitôt forés à Lourches, à Roeulx, à Douchy. Cette Compagnie devient florissante au point de porter ombrage à sa voisine. 

 

Plus à l’est, c’est la Compagnie de Crespin qui exploite le filon qui borde la frontière après l’obtention d’une concession le 27 mai 1836. Elle ouvre des  fosses à Quiévrechain

 

Un peu plus tard, la Compagnie de Thivencelles obtient une concession pour le territoire de Condé, par Ordonnance royale du 10 septembre 1841. Elle s’empresse de forer des puits à St Aybert et Thivencelles. Deux jours plus tard, le 12, une autre concession est accordée à la Compagnie de Vicoigne qui s’est installée sur ce hameau de la commune de Raismes. Le sous-sol valenciennois se révèle particulièrement productif avec une gamme de charbons gras et maigres.

 

Il ne s’agit pourtant pas seulement d’extraire le produit. Il faut pouvoir le commercialiser.  Jusqu’alors, le charbon est conduit par charroi hippomobile sur des routes à peine carrossables, aux comptoirs installés le long des canaux que constituent l’Escaut et la Scarpe. A cet effet, des « Rivages » sont installés à Condé, Denain et même Marchiennes pour l’embarquement dans les péniches. Ce transport d’approche ne peut qu’obérer les prix de revient.

 

La force de la Compagnie d’Anzin réside dans le fait qu’elle comprend tout de suite l’intérêt qu’elle peut retirer de la nouvelle invention  de la machine à vapeur, remorquant des véhicules sur un chemin «de Fer». Dès 1834, pour transporter ses charbons, elle projette de construire avec ses propres deniers, une voie entre St Waast et Denain. Elle a la finesse de l’affecter en plus au transport de ses mineurs et de passagers. Le «Train d’Anzin » voit le jour  le 21 octobre 1838, bien avant que le Chemin de Fer officiel ne gagne la région en 1846. St Waast est la toute première gare ouverte dans tout le Nord. La voie est aussitôt prolongée jusque Abscon. La Compagnie sera montrée en exemple, dans l’exploitation de ce nouveau mode de transport, quand les trains nationaux arriveront, depuis Paris, jusque Lille et Valenciennes.

 

Anzin y voit un avantage commercial avéré sur les autres Compagnies. Son influence et sa prospérité ne se démentiront plus.

 

  

 

 

 

Article publié par Michel Dussart • Publié le Vendredi 08 décembre 2006 • 13211 visites

keyboard_arrow_up