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4 - Les fosses dans le douaisis

Comme cela a été dit précédemment, la fièvre du charbon s‘empare de la Société française. Pendant que le filon somainois est en exploitation, des sondages sont entrepris le 20 juillet 1846 au nord de la Scarpe par un certain M Soyez, à la tête d ‘une Compagnie «de la Scarpe ». Le 20 mai 1847, ils font apparaître une couche carbonifère dense. Une concurrence se fait jour pour la Compagnie d’Aniche dans le sous-sol douaisien.

Puisque le charbon a été trouvé sur la rive gauche de la Scarpe, pourquoi n‘en serait-il pas de même sur la rive droite à l’intérieur de la concession ? En 1851, les sondages décèlent un riche filon de Constantin Meunier : Le mineur Musée de la Chartreuse Douai Photographie Claude Thériez le mineur  
Constantin Meunier : Le mineur Musée de la Chartreuse Douai Photographie Claude Thériez
Constantin Meunier : Le mineur Musée de la Chartreuse Douai Photographie Claude Thériez
charbon gras, à proximité de Douai. Un vaste programme est lancé pour le creusement de nouvelles fosses dans le secteur. Dès 1856, la fosse « Gayant » entre en exploitation sur le territoire de Waziers. Elle est confortée aussitôt par d’autres sites sur les communes de Sin-le-Noble, Dechy puis Guesnain. Désormais deux pôles bien distincts fonctionnent, aux limites est et ouest de la Concession. La Compagnie se place derrière Anzin sur le plan de la production et la qualité des produits

Comme sa farouche concurrente qui a pris de l’avance dans ce domaine, elle est gênée sur le plan de la commercialisation de ses produits par les questions de transport. Le rail vient d’arriver dans la région. Elle ouvre des embranchements dans les gares de Douai et Somain. Ce n’est qu’en 1891 qu’elle constitue un réseau qui réunit les deux pôles.

Immédiatement des industriels voient dans le traitement des poussières de charbon le moyen de les commercialiser sous forme d’agglomérés. Des Usines à boulets, plus tard de «briquettes » se créent, reprises par la Compagnie. Ces nouveaux produits dans la concentration somainoise lui procurent une renommée nationale et même mondiale. Parallèlement la carbonisation est poussée au maximum. Des fours à coke fonctionnent à proximité des fosses et une industrie induite de produits chimiques s’ouvre dans le pôle douaisien. L’activité place l’entreprise dans les tous premiers rangs de l‘industrie houillère.


L’extension se poursuit

Mais les prospections ne s’arrêtent pas. Si jusqu’alors l’extraction se pDenain/Douai, un filon très important, avec pouvoir calorifique inégalé, est découvert au nord, le long de la Scarpe. Au tout début du 20° siècle, des établissements à deux puits sont ouverts sur les territoires de Douai et de Somain. Les fosses Déjardin et de Sessevalle entrent en exploitation, avec en projet immédiat, des sites à Pecquencourt et Lallaing.

Aniche se voit néanmoins opposer une concurrence sérieuse au nord de la Scarpe. La puissante Compagnie de l’Escarpelle prend corps à Pont-de-la-Deule sur tout le territoire qui borde le département du Pas-de-Calais, aux marches de la Pévèle. Un siècle plus tard, le puits de Roost-Warendin aura le privilège de voir la dernière «gaillette » du département du Nord, remonter du fond de la « bowette »

Comme pour Anzin, des particuliers font appel à des Sociétés de Recherche et de Prospection à la périphérie L’Etat, royal et plus tard républicain, leur accorde de petites concessions. C’est ainsi que se créent la Compagnie des Mines d’Azincourt à Monchecourt et la Compagnie Houillère de Flines-les-Râches. Elles ouvrent des puits ; Azincourt à Erchin, Monchecourt, Flines-les-Râches à Lallaing et Anhiers sur la rive gauche de la Scarpe.

Si elles n’acquièrent jamais l’importance de leur puissante consœur, elles n’en contribuent pas moins, à quadriller le terroir de chevalets. La région de Douai, à l’égal de celle de Valenciennes, devient un point incontournable de l’extraction du charbon, dans le département du Nord et, en corollaire, dans le diocèse de Cambrai.olarise au sud de la Concession le long de la route nationale


Le sous-sol douaisien, comme celui du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, est constitué de 400 couches de charbon qui furent exploitées entre 1720 et 1990.

L'exposition Le charbon, une aventure de 345 millions d'années propose aux visiteurs du Centre Historique Minier de comprendre, avant de « descendre » dans les galeries, comment s'est formée cette roche. Fossiles et travail du paléontologue permettent d'appréhender la géologie, d'imaginer la forêt carbonifère et les marécages houillers. Cette reconstitution restitue notre région il y a 345 millions d'années, son paysage et son climat, sa faune et sa flore et ouvre sur la formation du charbon et la structure du sous-sol exploité.


Centre Historique Minier - Fosse Delloye à Lewarde Tél. : 03 27 95 82 82 - www.chm-lewardecom

Article publié par Michel Dussart • Publié le Mercredi 24 janvier 2007 • 6932 visites

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