Le jeûne qui plaît à Dieu
Isaïe 59,1-9
Ainsi parle le Seigneur Dieu : Crie à pleine gorge ! Ne te retiens pas ! Que s’élève ta voix comme le cor ! Dénonce à mon peuple sa révolte, à la maison de Jacob ses péchés. Ils viennent me consulter jour après jour, ils veulent connaître mes chemins. Comme une nation qui pratiquerait la justice et n’abandonnerait pas le droit de son Dieu, ils me demandent des ordonnances justes, ils voudraient que Dieu soit proche : «Quand nous jeûnons, pourquoi ne le vois-tu pas ? Quand nous faisons pénitence, pourquoi ne le sais-tu pas ?» Oui, mais le jour où vous jeûnez, vous savez bien faire vos affaires, et vous traitez durement ceux qui peinent pour vous. Votre jeûne se passe en disputes et querelles, en coups de poing sauvages. Ce n’est pas en jeûnant comme vous le faites aujourd’hui que vous ferez entendre là-haut votre voix. Est-ce là le jeûne qui me plaît, un jour où l’homme se rabaisse ? S’agit-il de courber la tête comme un roseau, de coucher sur le sac et la cendre ? Appelles-tu cela un jeûne, un jour agréable au Seigneur ? Le jeûne qui me plaît, n’est-ce pas ceci : faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ? N’est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ? Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront vite. Devant toi marchera ta justice, et la gloire du Seigneur fermera la marche. Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ; si tu cries, il dira : «Me voici.»
En ce troisième jour de carême, nous entendons encore le rude appel au renoncement, plus particulièrement celui du jeûne.
Traditionnellement, le vendredi est le jour où l’on mange maigre : on ne mange pas de viande mais plutôt du poisson. Je peux argumenter que vu le prix du poisson, il vaut mieux manger de la viande, mais dans ce cas, je reporte sur le poissonnier la responsabilité de ma tiédeur, car je peux manger maigre autrement.
Jeûner peut consister à se priver de nourriture ou de quelque chose que j’aime bien manger ou faire.
Le prophète Isaïe donne des pistes du jeûne qui plaît à Dieu :
s’abstenir de vouloir se faire justice, par exemple en claquant ma vérité à la face de l’autre,
délier l’autre et me délier moi-même de mes rancœurs en pardonnant,
ne pas me dérober aux appels qui me dérangent,
être attentionné à ceux que je croise.
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Montre-moi Seigneur le jeûne qui te plaît ;
tu me promets qu’il fera revenir
mes forces intérieures.