Samedi saint : jour de l’attente
Tout homme un jour ou l’autre, fait l’expérience du désarroi qui fait suite à un événement qui bouleverse la vie : un accident, l’annonce d’une maladie grave, la mort d’un être aimé, une catastrophe ou la guerre.
Comme le samedi saint, c’est le jour du silence, du vide, de la stupeur, de l’absence de tout repère. C’est le jour où, après avoir été assommé, choqué, écrasé, on accuse le coup. Stupéfaction ; tout ce que l’on faisait, tout ce que l’on croyait, tout ce que l’on espérait est remis en cause. Les sécurités ont sauté. C’est le jour où l’on touche ses limites, sa fragilité, sa vulnérabilité.
Pour le croyant c’est le jour où, dans sa détresse, il crie vers Dieu. Mais Dieu se tait : le samedi saint, c’est le jour du silence de Dieu. Dieu ne répond pas et on ne peut que crier : « mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »
Jésus lui-même a été abusivement condamné, battu, outragé, humilié, avant de subir une mort affreuse et infamante.
Mais pour le chrétien, le samedi saint est aussi le jour de l’attente, de la persévérance et de l’espérance en dépit de tout, de la confiance qui fait dire : « tu es mon Dieu ; je n’ai pas d’autre bonheur que toi. »
C’est le jour de l’attente ; c’est la nuit du guetteur.
(Bernard Paillot dans le Bulletin théologique de l'INSR de Rouen du 9 avril 2017)
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« Jésus me voici devant toi,
Tout simplement dans le silence.
Rien n'est plus important pour moi
Que d'habiter en ta présence. »