La Parole en silence
La Parole en silence Se consume pour nous. L’espoir du monde A parcouru sa route.. Voici l’heure où la vie Retourne à la source : Dernier labeur de la chair Mise en croix.
Serviteur inutile, Les yeux clos désormais, Le Fils de l’homme A terminé son œuvre. La lumière apparue Rejoint l’invisible. La nuit s’étend sur le corps : Jésus meurt. |
Maintenant tout repose Dans l’unique oblation. Les mains du Père Ont recueilli le souffle. Le visage incliné S’apaise aux ténèbres, Le coup de lance a scellé La passion.
Le rideau se déchire Dans le temple désert. La mort du Juste A consommé la faute, Et l’amour a gagné L’immense défaite : Demain, le Jour surgira Du tombeau. |
P. JOSEPH GÉLINEAU
Silence
Silence de la nuit en plein jour.
Il n’y a plus rien. Rien que l’absence, pesante, lourde. La Parole s’est tue. Désormais, le silence parle plus fort. Il en est assourdissant.
Même l’Église se tait : pas de lecture proposée, pas d’évangile, pas de messe. Parce qu’il n’y a plus rien à dire : “Les mains du Père ont recueilli le souffle.”
Pour commencer ce jour, je lis le poème, à voix haute si possible. Je reste sur un mot, une expression parce qu’ils me touchent... je les répète.
Puis, je peux choisir de me tenir à mon tour dans le silence. Non pas dans un silence forcé, loin des relations humaines. Mais un silence où mon cœur rejoint Jésus, le Juste, dans sa mort qui “a consommé la faute”.
Toute la journée, je choisis de demeurer ainsi, sans bavardages inutiles, sans bruits qui remplissent l’espace. Si je le peux, j’éteins télévision, téléphone, ordinateur... Je donne la préférence au silence de Dieu. “Demain, le Jour surgira du tombeau.”