Déjà ressuscités !
Déjà ressuscités, vous mes frères qui ne croyez pas en la Résurrection du Christ ; vous pouvez être, sans le savoir, les bénis de mon Dieu, parce que vous donnez du pain à qui a faim, de l'eau à qui a soif, un habit à qui est nu, une visite à qui est seul, malade ou en prison (Mat 25).
Déjà ressuscités, vous mes frères et sœurs baptisés, lorsque vous ne désespérez pas du monde, que Dieu aime tellement qu'Il continue de lui donner son Fils Unique. Lorsqu'avec vos mouvements d'apostolat les plus variés et vos groupes de prière, vous prenez votre part de peine avec d'autres pour le construire dans la paix et la justice.
Déjà ressuscités, vous mes frères et sœurs baptisés, lorsque, malgré la connaissance que vous avez de ses péchés, vous ne parlez plus de l'Église comme d'une famille étrangère, lorsque vous renoncez à la critiquer avec amertume, lorsque vous l'aimez et l'écoutez comme on aime et écoute sa mère.
Déjà ressuscités, vous mes frères et sœurs baptisés, lorsque, dans la course folle des heures, vous savez casser le temps pour trouver celui de la prière, du pardon reçu et de l'Eucharistie dominicale.
Déjà ressuscités, vous mes frères et sœurs baptisés, lorsque vous nous montrez votre attachement au Christ : vous savez qu'Il n'est pas un Dieu vague, lointain, inaccessible et menaçant, mais qu'Il est le Fils de Dieu, le vraiment Dieu qui nous donne goût et force pour, avec sa grâce, devenir enfin des frères.
Déjà ressuscités, vous mes frères et sœurs religieux, contemplatifs ou apostoliques, lorsque vous nous dites ce que le monde ne croit pas du tout : qu'on peut être riche en partageant tous ses biens, qu'on peut aimer passionnément autrement qu'en se mariant, qu'on peut devenir très libre en obéissant.
Déjà ressuscités, vous mes frères diacres permanents, lorsqu'avec l'accord de votre épouse – si vous êtes mariés –, vous acceptez de nous rendre tous de meilleurs signes du Christ serviteur des plus pauvres, des plus loin de la foi et des plus responsables dans la société.
Déjà ressuscités, vous, mes frères prêtres, lorsqu'au delà de vos épreuves et de celles de l'Église, vous rechoisissez de nous rendre tous, avec vous, serviteurs humbles et courageux du Christ et de l'Évangile, à la manière des apôtres.
Déjà ressuscités... avant de recevoir, tout surpris, la Résurrection que le Père veut pour chacun, chacune de nous comme pour son Fils Jésus
@ François GARNIER
Archevêque de Cambrai