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Avec moi, une autre mondialisation est-elle possible?

Le 7 novembre dernier, le CMR (Chrétiens dans le Monde Rural) a organisé une soirée débat sur les enjeux de la mondialisation et sur l'action que nous pouvons mener, individuellement ou collectivement, pour lutter contre les méfaits de cette mondialisatio

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     AVEC  MOI

         UNE AUTRE MONDIALISATION

                EST-ELLE POSSIBLE ?

 

  La mondialisation nous concerne !  Mais, qu’est-ce  que  l’on  peut faire à notre niveau ? Tel était l’objectif de la soirée débat organisée à l’hôtel de ville de le Quesnoy, par le CMR  ( Chrétiens  dans  le monde rural )

  On a besoin d’avoir des clés pour comprendre et découvrir qu’on peut changer nos façons de produire, de consommer, de développer, de décider et de financer. Nos modes de vie peuvent être leviers pour une autre mondialisation.

 

 C’est Gérard DECHY, maître de conférence à l’université de Valenciennes, qui dessina les contours complexes de la mondialisation. Les éhanges commerciaux, dit-il, ont beaucoup évolué depuis un siècle. On produit cinq fois plus de richesses, mais sommes-nous cinq fois plus heureux ? Ce n’est pas la crise ! Au contraire, on s’enrichit. Mais, il y a un vrai problème de redistribution, car les écarts ne cessent de s ‘accentuer entre les pauvres et les riches, chez nous et dans le monde. Cinq millions de chômeurs en France. Des entreprises, comme LU, ferment parce que les 7% de bénéfices ne suffisent pas aux actionnaires, qui veulent 15% ! Est-ce que cela peut durer ?

Au début du siècle, les capitaux servaient à construire des usines . Aujourd’hui, les flux financiers n’ont plus rien à voir avec la production. Au contraire, l’action  augmente quand on licencie ! Il y a aussi d’autres conséquences : l’épuisement des ressources non renouvelables. C ‘est la terre qui perd ! Est-il possible de faire autrement ?  Quel type de développement voulons-nous ?

                                             PRODUIRE AUTREMENT

 

    A cette question, Jean Luc Malpaux , du CEDAPAS (Centre d’Etudes et de Développement pour une Agriculture plus Autonome et Solidaire ) affirme qu’on peut produire autrement. Comment ?  Par des cultures moins consommatrices d’eau et d’énergies, par une diversité des systèmes de productions, par le choix de ne pas s’agrandir et par le refus d’une logique de compétition pour maintenir  des agriculteurs.

     Gérard Dechy continuait : « nous entrons dans une phase syndicale de la mondialisation . Des hommes inventent d’autres réponses ; ils veulent  donner la parole à tous et mettre en place un contre – pouvoir.

    «  Nous sommes du coté des gagnants, dit-il, et  si nous voulons que ça change, il faut changer, nous aussi ! »

 

 

 

                                            DECIDER AUTREMENT

 

    Jean Chombart, membre du CEAS  (  Centre d’études et d’actions sociales)

souligne qu’on peut décider autrement, en osant faire des propositions à nos élus, à partir des besoins locaux. Des conseils de développement se sont mis en place : quelle place y prenons-nous avec nos associations ?

      Et  Gérard Dechy poursuit : « On nous fait croire que la richesse n’est qu’économique ; mais il existe une économie non marchande de solidarité, qui représente la moitié de l’économie de marché. Cette solidarité passe par l’impôt, la sécurité sociale, les caisses de retraite, le travail associatif, le bénévolat et les nombreux liens sociaux qu’il tisse entre les gens. »

 

                                      DEVELOPPER AUTREMENT

 

    Christophe Lemoine, intervenant à l’ACID ( Association de chômeurs pour l’insertion et le développement ) explique que chacun peut créer des emplois de proximité. Sur la Sambre, l’ACID a permis la création de cent vingt quatre contrats à durée indéterminée. Ce sont des hommes et des femmes qui retrouvent une utilité sociale grâce  aux liens tissés par cette économie solidaire.

                                     CONSOMMER AUTREMENT

 

    André Legrand, du CCFD (  Comité Catholique contre la faim et pour le développement ) a présenté le principe du marché équitable, en prenant l’exemple du café Max Havelaar, qui permet aux producteurs de vivre  de leur travail. Nous pouvons aussi trouver beaucoup de produits chez les producteurs de nos villages, par la vente directe. Consommer autrement est donc possible ! C’est un levier formidable : penser global pour agir localement.

                                     FINANCER AUTREMENT

 

    Enfin, que faisons-nous de notre argent ?  Nicolas Soyez a présenté les objectifs des «  clubs d’investissement et de gestion alternative et locale pour une économie solidaire »  les CIGALES . Sur Valenciennes, comme ailleurs, cette épargne solidaire permet de financer des initiatives de créations d’entreprises. Le résultat n’est pas mince : en apportant chacune  cent euros, cent personnes ont soutenu la création de soixante huit emplois.

 

   

     Beaucoup de questions ont été adressées à Gérard Dechy qui n’a pas pu répondre à toutes ! Mais chaque participant a pu déposer dans une mappemonde ses souhaits pour continuer le débat et peut-être avancer concrètement sur ces différentes alternatives.

     Des choses sont possibles. Cela ne peut venir que d’un changement de comportement , individuel mais collectif, aussi !

    «  C’est réjouissant, dit Gérard Dechy, d’être dans un monde qui change, où chacun tient sa place ; mais il faudra s’organiser et se bagarrer : n’oubliez pas que vous êtes le sel de la terre ! 

Article publié par Marité Colpart • Publié le Mardi 25 novembre 2003 - 12h02 • 4232 visites

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