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Trois belles manières de vivre son Carême…

Edito du 4 mars 2004

Trois belles manières de vivre son Carême…

 

Carême-Solidarité.

     Merci aux vingt neuf mouvements d'Église qui composent le CCFD (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement) de nous réveiller : il est si facile d'oublier qu'un être humain meurt de faim toutes les quatre secondes, qu'une personne sur sept ne mange pas à sa faim, et qu'en France, deux millions de concitoyens ont recours à l'aide alimentaire. Et dire que nous cassons souvent l'agriculture naissante des pays en voie de développement en leur vendant à prix sacrifiés les surplus de la nôtre…

     Merci au CCFD de nous rappeler que "vaincre la faim, c'est possible". De nous apprendre "l'économie solidaire", "les placements éthiques", l'urgence qu'il y a de défendre "l'indépendance alimentaire" de chaque nation, et les tous petits choix de la vie de tous les jours – y compris l'achat de son café – qui disent mieux que les discours notre engagement à faire de la Terre une terre pour tous. Et bravo à ceux et celles qui, de façon non ostentatoire (Notre Père "voit dans le secret" (Mt 6, 16-18)),sauront tout au long du Carême se priver réellement pour pouvoir donner largement.

 

Carême-Élections.

     Une autre manière de vivre son Carême sera d'obéir au devoir de voter, c'est-à-dire de refuser l'indifférence qui se traduit par l'abstention. En choisissant ceux et celles dont nous pensons en conscience éclairée par l'Évangile, qu'ils sont les mieux à même de servir le "Bien Commun", cette expression qui revient sans cesse dans la doctrine sociale de l'Église. Nous avons chacun, chacune le devoir de voter pour le mieux. Sans succomber aux tentations de la seule sanction et des extrêmes dangereuses. Il s'agit de prendre la mesure des enjeux : si la Région est responsable des stratégies de développement, de la recherche, des formations, de la santé et des lycées, ça n'est pas rien. Si le Département est responsable de l'action sociale – jeunes en difficulté, situations extrêmes d'appauvrissement, personnes âgées, logements sociaux, lien social –, de la solidarité, des collèges et du réseau routier, ça n'est pas rien. Quant à l'Europe, elle est déjà notre espace commun. Elle a besoin de courage et de vision, d'un vrai projet "porté par des valeurs fortes et généreuses" [1], pour servir une mondialisation qui, qu'on le veuille ou non, s'impose de jour en jour.

 

Carême-Confession.

     Enfin, que le temps du Carême donne à chacun la joie d'entendre un frère prêtre lui dire après l'aveu humble et vrai son péché ("car mon péché, moi je le connais…"(Ps 51, 5)) : "Tu es aimé, tu es pardonné, Dieu sait la vérité de ton désir de conversion, il t'espère, il t'appelle encore, il a besoin de toi, il te charge de mission, il t'envoie". Il n'y a pas de meilleure nouvelle.

 

@ François GARNIER

Archevêque de Cambrai



[1] cf. La déclaration du Conseil Permanent des Évêques de France – 19 février 2004. (On la trouvera dans le prochain numéro d'Église de Cambrai).

 

( -article-3524-167-0-eglise-election-mars-2004.html )

Article publié par Secrétariat DIOCESAIN • Publié le Samedi 06 mars 2004 - 19h15 • 3430 visites

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