retour  Année 2004 -  Église Catholique -  Diocèse de Cambrai
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Sur les pas de Saint Paul

Nous étions 8 participants du diocèse au pèlerinage-croisière, organisé par Prions en Eglise.

 
14 jours de "pèlerinage-croisière", depuis le départ de Lesquin, via Marseille...  jusqu'au retour à Lesquin. (Avion, bateau, chaloupes, autobus... Parfois il y avait aussi des calèches.)
 
Au terme du voyage, j'ai retenu le témoignage spontané d'une femme. Elle tenait à dire sa joie pour tout ce qu'elle a découvert et qui l'encourageait dans deux aspects difficiles de sa vie : militante syndicale d'un côté et maman d'un garçon schizophrène de 17 ans. Elle se disait jusque là "chrétienne d'assez loin..." Ici, elle venait de découvrir l'importance et l'urgence de la Parole de Dieu. Concrètement, elle venait de s'abonner à "Prions en Eglise" afin de pouvoir se nourrir chaque matin de l'Evangile.
 
D'autres, qui étaient venus dans le désir d'un pèlerinage "fort" ont été quelque peu déçus : "c'est trop croisière"! Mais ils se sont réjouis des quatre rencontres avec une bibliste : Marie-Noëlle Thabut. Elle nous a aidés à cerner le monde d'où vient Paul, puis, non pas sa conversion - mais son retournement. Elle nous a montré les jalons majeurs de son enseignement. Elle nous l'a décrit comme "serviteur des Eglises."
 
Pour pèleriner les 535 personnes que nous étions, l'organisation était remarquable : excursions, guides, conférences, détentes, repas, santé (il y a eu une épidémie de grippe !). Le tout, dans le luxe d'un monde "autre" que le mien et qui ne manque pas de me poser question. A notre service, il y avait 250 personnes dont quantité d'hommes et femmes, venus de 21 nations différentes marquées par la pauvreté. Pour nous servir, ils ont travaillé 14 jours sans repos. Le soir même de notre débarquement, ils repartaient pour 10 jours avec un autre chargement de croisiéristes. Que pensent-ils de nous, ces travailleurs ?
 
 
Voyage en mer, coupé d'excursions à terre. Malte d'abord, puis la Grèce, et Ephèse en Turquie. Retour par l'île Patmos : "Sur le pas de Jean". Rome enfin, encombrée ce jour-là par une assemblée de 40.000 scouts. Dans nos excursions, nous en avons pu contempler tant de vestiges du passé, parfois bien impressionnants. Nous étonner des "excentricités monacales" perchées en haut des "Météores". Admirer nombre d'icônes (que Paul n'a jamais vues : peut-être aimerait-il suivre nos pas?)
 
 
Aujourd'hui deux choses s'imposent à moi, après ce long voyage.
La première, c'est la conviction que le premier pas du pèlerinage réside dans la découverte du livre des Actes des Apôtres. Ceux-ci nous disent la naissance des premières communautés, leur importance capitale dans l'annonce de l'Evangile. Ils nous disent les axes majeurs de la Mission. Paul va se couler totalement dans ces perspectives. Il va les servir de toutes ses forces et de tout son génie : l'annonce du Messie crucifié et ressuscité - le soin des communautés que nous découvrons à travers ses lettres.
 
La seconde chose qui m'a frappée, c'est qu'après son "retournement" - plutôt que sa conversion, disait notre Bibliste - et ses velléités d'apostolat à Damas et Jérusalem, Paul disparaît 3 années, sans doute à Tarse. C'est la que Barnabé viendra le chercher pour l'accompagner à Antioche. Pendant ces 3 années, qu'a-t-il fait ? Je l'imagine "assis aux pieds de Jésus", l'écoutant à travers le témoignage de ceux qui l'avaient connu, méditant cet événement incroyable, imprévisible d'un Messie crucifié. Parole d'amour du Père pour le monde. Je l'imagine tournant et retournant "les pages" de la Bible et les écrits des prophètes pour y trouver les chemins de l'attente réalisée en Jésus...
 
 
Ce temps long où Paul disparaît pour se nourrir de la Parole de Dieu, cette Parole que le Christ a écrite avec sa chair, avec son corps livré pour QUE LE MONDE SACHE de quel amour Dieu l'aime...
Ce temps long, je le sens comme un appel pour chacun et chacune, appel à nous nourrir de Jésus, de sa mort, de son enseignement... de lui tout entier. C'est la première condition pour une "nouvelle évangélisation".
 
En écho, je pense à la parole avant dernière de Jésus : "Père, pardonne-leur, ils NE SAVENT PAS..." Eh bien oui, que nous sachions leur dire cet amour Sauveur de Dieu.
 
Roland Frémont
 

Article publié par Adam Dobek • Publié le Vendredi 29 octobre 2004 - 13h51 • 17671 visites

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