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Fêtes de Ste Maxellende à Caudry

cette année la paroisse Ste Maxellende avait innové avec un repas paroissial le samedi soir

La Neuvaine de Ste Maxellende a débuté le jeudi 4 par une messe  solennelle à Beauvois.  Samedi 6 novembre à la basilique, ce fut une messe animée par les jeunes: "Un chemin de Confiance avec Maxellende".
Enfin la fête de Ste Maxellende le dimanche 14 Novembre.
La veille au soir la messe avait été chanté par l'ensemble vocal "Harmonia Sacra".
C'est le Père Jean Marie Launay, Doyen de Maubeuge et Curé de la paroisse Ste Aldegonde qui assura la prédication des célébrations du dimanche. Le soleil vint accompagner la procession de Ste Maxellende jusque la chapelle voisine.
La nouveauté de cette année fut le repas paroissial organisé le Samedi soir. Il permit aux membres des différents relais de faire connaissance dans une ambiance conviviale et détendue.
                                                                (voir les photos au bas de l'article)
 

Fête de Sainte-Maxellende,

14 novembre 2004 – Office de l’après-midi

Prédication du Père Jean Marie Launay

 

2 Timothée 1, 6-14 : Réveiller un esprit de sagesse

 

Avec l’avènement de l’image, la vie du monde est instantanément au cœur de nos maisons et de nos préoccupations, ou, tout au moins ce qu’on nous en donne à voir.

Cette semaine, nous sommes devant la Moukata de Ramallah pour les obsèques du chef de l’autorité palestinienne, nous sommes évacués avec les français de Côte d’Ivoire, nous sommes dans la fournaise irakienne, nous sommes avec les jurés des multiples procès qui encombrent depuis quelques années nos journaux d’informations… et, si bonnes nouvelles il y a, elles sont reléguées au niveau de la météo…

Consciemment ou non, nous sommes devenus les jouets de la folie du monde : et, si nous n’y prenons pas garde, nous nous laissons emporter ou façonner par une pensée dominante qui est une pensée des hommes et bien peu de Dieu. Et cette pensée peut faire naître et entretenir la peur.

Evidemment, face à cette pensée, la pensée chrétienne et la vie de l’Eglise sont insignifiantes hormis peut être, les signes de faiblesse de notre vieux pape.

 

Peut-être notre Eglise, dont le discours est souvent tourné en dérision et humilié, est invitée par la même, à beaucoup d’humilité.

Au temps de Paul, les petites communautés chrétiennes naissantes n’avaient pas beaucoup la parole, et peut être que notre voix affaiblie rejoint celle des premières communautés.

 

Vous, parents et grands parents, vous souffrez que le message que vous avez reçu n’est plus transmis, que de nombreuses autres sollicitations du mercredi ou du dimanche matin ont éteint la flamme que vous aviez voulu transmettre avec la foi chevillée au cœur.

Face à ces défis difficiles, peuvent surgir des tentations dont je suis témoin dans les communautés qui m’ont été confiées :

 

-          le repli sur soi, « après nous, le déluge », et la fuite du monde, alors que Dieu a tant aimé ce monde, qu’Il lui a donné son Fils,

-          la recherche de coupables comme autant de boucs émissaires,

-          la nostalgie « c’était si bien avant », ou la fuite en avant avec des solutions faciles « ordonner les femmes… »,

-          la remise en cause de soi avec la culpabilité, la peur et le doute, et si nous nous étions trompés ?

 

Mais, Paul nous rappelle que ce n’est pas un esprit de peur. Je te rappelle, dit Paul, que tu dois réveiller en toi le don de Dieu que tu as reçu quand je t’ai imposé les mains.

Evidemment, l’apôtre fait allusion aux gestes du baptême, de la confirmation, de l’ordination ou du sacrement de mariage : réveille en toi le don de Dieu.

Une seule chose : REVEILLER ou TENIR EVEILLE NOTRE BAPTEME, et REVEILLER LA VOCATION QUI LUI EST LIEE INDISSOLUBLEMENT.

 

Cet éveil ou ce réveil, passe par une condition première : la rencontre personnelle, expérimentale de l’amour de Dieu révélé en Jésus : beaucoup de ceux qui ont quitté la vie de l’Eglise, reconnaissent qu’ils étaient portés par le milieu social ambiant et que, en fait, ils n’avaient jamais fait l’expérience d’un Dieu amoureux. Toute vocation chrétienne commence par la rencontre de Jésus, par l’expérience d’un Christ amoureux, par la sensation concrète que sa parole est livrée pour nous donner la vie en abondance. Cette rencontre s’alimente au quotidien par l’écoute de la Parole, la réponse de la prière, la nourriture à la vie de Dieu, sinon, nous ne tiendrons pas.

 

Réveiller son baptême, c’est aussi prendre conscience de sa vocation, de l’appel que Christ lance à chacun au cœur même du buisson ardent de la rencontre dans l’écoute de la parole, et la réponse de la prière. On dit souvent à juste titre que l’Eglise souffre d’un manque de vocations. Qui pourrait dire que le manque de prêtres et de religieux n’est pas une épreuve ? Mais, qui pourrait dire que tous les baptisés ont découvert qu’ils avaient reçus un appel personnel pour une mission et qu’ils avaient le devoir de l’accomplir pour que le monde soit un peu plus vivant ?

 

Nous sommes 200 ici ; voilà que je contemple vos visages comme 200 facettes du visage du Seigneur, 200 vocations à découvrir, aimer, à accomplir. 200 vocations qui ont besoin les unes des autres pour se déployer, comme autant d’instruments qui font l’harmonie de la musique. 200 vocations, 200 dépositaires de l’Evangile qui font l’Eglise.

 

Réveiller son baptême, c’est encore passer des lamentations à la courageuse annonce de l’Evangile : car ce n’est pas un esprit de peur, mais un esprit de force que Dieu nous a donné : Dieu est descendu du ciel jusqu’au plus pas pour nous revêtir de sa divinité, pour réveiller des humanités apeurées et timorées, pour faire de nous des martyrs, c'est-à-dire des hommes et des femmes de chair et de sang donnés : le martyre n’est plus celui des premiers chrétiens dans les arènes de Néron ou celui de Maxellende : le martyr d’aujourd’hui, c’est celui qui n’a pas honte de rendre témoignage, c’est celui qui ose dire une parole conforme à l’Evangile, même et surtout si elle est contraire à la parole à la mode : je pense à ces jeunes lycéens et étudiants qui, avec le caractère d’une Maxellende, osent affirmer leur désaccord avec tel ou tel enseignant ou éducateur qui déclarent tout de go la mort de Dieu et la fin de toutes les superstitions religieuses. Etre martyr aujourd’hui, c’est celui qui prend sa part de souffrance pour l’annonce de l’Evangile, comme Jésus,  comme Maxellende, comme tant de saints de tous les temps.

Oui, frères et sœurs, tenons éveillée notre vocation contenue dans notre baptême.

 

En venant toucher la châsse, nous venons demander à Maxellende, que son témoignage vienne nous toucher comme pour réveiller nos paralysies et nos aveuglements. Et, par Maxellende, c’est Jésus lui-même qui vient nous toucher, qui vient réveiller ce que la Trinité d’amour a déposé en nous au jour de notre baptême.

 

Et ; si nous avions à réveiller l’humble fierté d’être catholique, non avec un souci de revenir à hier, mais pour redonner la saveur d’un Evangile offert en vérité. Dans une société qui a toujours tendance à revenir aux dieux païens qui étaient légion du temps de Maxellende. Une société tentée par l’idolâtrie de l’argent, du pouvoir, du narcissisme, revenir au chemin rappelé au jour de la Toussaint dans les Béatitudes : si notre désir les rejoint, alors nous serons habités par cet esprit qui anime les apôtres comme Paul, Maxellende, Jean-Paul II, les chrétiens de Palestine…

 

On prie Maxellende pour les maladies de la vue, on la prie ce soir pour avoir le don de bien voir ce qui convient pour que nos vies aient le goût et donnent le goût de l’Evangile. C’est ce qu’on appelle le discernement. Une vocation chrétienne est toujours à discerner.

 

Permettez-moi de conclure avec la prière de l’image du pèlerin : Maxellende, Toi qui désirais te consacrer à Dieu, éclaire ceux qui cherchent leur voie ici bas. Qu’avec le soutien de ta prière, ils avancent dans la paix, et réalisent leur vocation. Nous le demandons par Jésus, le Christ notre Seigneur.

                                                                                                                    Amen.  

Article publié par communication Service • Publié le Mercredi 17 novembre 2004 - 22h27 • 3947 visites

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