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Carême 2009 - Samedi Saint

S'il te plaît donne moi un quart d'heure
Que l'Esprit Saint fasse de nous une eternelle offrande

 

 

 

Mémoire et Sacrifice

 

 

« Que l’Esprit Saint fasse de nous une éternelle offrande... »

(Prière eucharistique III)

 

 

En commençant la célébration de l’Eucharistie, avant même de faire le signe de la croix, le prêtre se penche pour vénérer l’autel. Ce geste, si simple et parlant, nous plonge immédiatement dans l’abîme : personne ne peut être à la hauteur de l’événement qui va être célébré. Car cet autel, sur lequel je viens de déposer un baiser, est à la fois la table du jeudi saint, la croix du vendredi saint, et le tombeau d’où le Seigneur Ressuscité est sorti victorieux, libre et vainqueur, au matin de Pâques. À chaque Messe, en effet, nous sommes contemporains de l’ensemble du Mystère pascal de Jésus.

Tout prêtre, j’imagine, quand il accomplit ce geste, se sent, comme moi, dépassé par l’aventure dans laquelle il se lance avec la communauté rassemblée.

 

Eucharistie et mystère pascal. Comment faire pour vivre, pour traduire dans toute l’action liturgique (la prière, la prédication, les chants, l’animation, les divers gestes symboliques) ... à la fois, la joie du repas pascal, le drame du Golgotha et le mystère du matin de la Résurrection ?

- Nous sommes vraiment aux côtés de Jésus, comme ceux qui l’entouraient, le soir du jeudi saint. C’est un merveilleux moment d’amitié et de douceur. Après avoir lavé les pieds de ses disciples, le Seigneur leur explique : « C’est un exemple que je vous ai donné, afin que vous fassiez vous aussi comme j’ai fait pour vous » (Jn 13, 15). Oui, l’humilité est la reine de toutes les vertus, et ceux qui participent à la Messe comprennent, en contemplant l’exemple donné par le  Serviteur, que leur vocation est de servir, quel que soit leur état de vie. Ils sentent aussi que l’atmosphère de  l’Église est celle d’une famille.

 

- Mais l’Eucharistie nous rend aussi contemporains du vendredi saint. C’est l’heure du sacrifice suprême, où le Seigneur a versé son sang sur la croix, pour la rémission de nos péchés. Les Apôtres n’ont pas eu le courage de le suivre, malgré leurs promesses de fidélité.

Et même si nous ne valons pas plus qu’eux, en nous souvenant des larmes d’amertume qui sont venues sur le visage de Pierre après son reniement, nous demandons la grâce de demeurer fidèles au Christ, jusque dans les heures de ténèbres.

- Enfin, la célébration de l’Eucharistie est surtout le mystère du matin de Pâques.

 

 

De tant de haine et d’injustice, l’amour de Dieu triomphe, et le corps de Jésus, vivant et ressuscité, se tient devant nous. Il porte encore les marques de ses plaies; les portes du Royaume s’ouvrent, et l’Esprit Saint nous est donné comme une force et une source de pardon. Même s’il est retourné auprès de son Père, Jésus nous assure que sa présence ne nous fera plus jamais défaut : « Voici que je suis avec vous, tous les jours, jusqu’à la fin des temps » (Mt 28, 20).

 

 

Mgr Philippe Barbarin

(Congrès eucharistique Québec 2008)

 

Article publié par Jérôme CLARYSSE • Publié le Vendredi 10 avril 2009 • 4421 visites

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